Et c'est parti !

On peut m'accuser de chauvinisme mais pour notre petit groupe d'étudiant nourri au resto universitaire, la bouffe devient de plus en plus importante. Lorsque Mario est revenu de Russie : "alors comment c'était ?" la première réponse fut : "la bouffe est bien meilleure". Comme quoi j'invente rien. Mais passons, je vais présenter cette excusion en Lettonie comme quelque chose de culturel plus que gastronomique :-)

Notre groupe habituel n'était pas au complet, j'oserais même dire que j'ai incrusté un groupe tchèques (dont je connaissais la plupart auparavent). Arrivée à l'aeroport, première bière (la nationalité tchèque faut l'assumer).

Après une petite attente, quelques sueurs froides au contrôle de notre carte d'identité (toujours la hantise du bebop) et une floppée de partie de carte assis à même le sol, nous voilà dans notre modeste avion direction Riga !

Riga la nuit ...

Nous sommes arrivés en pleine nuit et le premier choc culturel ne s'est pas fait attendre. Le bus ! On ne monte pas par l'avant mais par l'arrière et l'on ne prend pas de ticket mais c'est une employée (à l'air fortement desespéré d'ailleur) qui nous le vend pour 0.20 Lts (la monnaie a une valeur proche de l'Euro). Nous avons donc traversé la ville en "reconstruction", comprendre ruine, pour arriver à la vieille ville, centre touristique. Juste le temps de poser les affaires dans l'auberge de jeunesse et nous revoilà parti pour trouver de quoi ...manger.

Une espèce de self-service m'apporta sur un plateau mon second choc culturel, en Lettonie on ne paye pas à la pièce ou à l'assiette mais au poid ! La caissière pèse l'assiette et l'on paye une poignée de Lats pour sa ration. J'avouerais que le premier contact avec la gastronomie lettonienne fut des plus désagréable, des boulettes de viande fâdes avec une purée de selery. Purée immonde, que j'ai fais goûter à Johanna et Nico, deux autres français pour avoir confirmation de l'infâmité de la chose, sans surprise les allemands et les tchèques ont appréciés "it's not so bad, I like it". Mettons ça sur le compte des différences culturelles.

J'ai d'ailleur été réconcillié le jour suivant par une self-service bien meilleur et une boulangerie-café excellente. Le prix de la nourriture reveille en nous le cheik iranien qui sommeille et l'on se plaît à ne pas compter pour ce que l'on achète, à quoi bon, de toute façon cela ne coûtera qu'une poignée de Lats, preuves à l'appuis !

La seconde partie de la soirée fut animée par la volonté affirmée de trouver un bar pas cher pour se mettre une mine. Les rues de Riga sont peu sûres la nuit et l'on voit beaucoup de prostituées et de proxenêtes aux coins des rues, des bars-strip tease à éviter et des rues louches ... sans être paranoïaque cela ressemble vraiment à ce que l'on peut voir à Capital le dimanche soir. Mais qu'importe nous avons trouvé un bar ou le litre de bière ne coûtait que quelques centimes et le litre de vodka 1.60 Lts, autant dire que la mine ne coute pas cher ! Dans la même lignée j'ai acheté une bouteille d'un litre de vodka à 3euros... ça fait rêver.

Allons soyons un peu plus sérieu !

Le lendemain fut beaucoup plus constructif et nous avons visité le centre culturel de Riga sous un beau soleil. Comme partout (sauf en Finlande) de belles églises, ici orthodoxes.

Des belles places avec de grands immeubles, sans être exper en la matière j'ai trouvé ça vraiment sympatique.

La vieille ville abrite aussi beaucoup de petites maisons traditionnelles souvent reconverties en magasins, bars ou restaurants pour touristes.

Après cette petite déambulation nous sommes allé faire un tour du côté des berges, avec une vue agréable et de beaux ponts à voir, même si la température nous faisait d'avantage penser à un pub qu'une baignade (-4° à la louche). De toute façon sans être la Seine, l'eau était sale, les abords taggés et le tout dépourvu de fioriture... l'ère soviétique n'est pas si loin.

Sur ces berges une immense ... chose que je n'ai pas réussi à qualifier autrement que par impressionnante chose. Je vous laisse apprécier la taille.

Dans le genre soviet l'on peut aussi appréçier des rues misérables, des gens agés très pauvres dans les rues, des marchés plus ou moins clandestins ne vendant que des manteaux, des chaussures, des sacs de voyage et des bonnets. Quelques vendeurs de CD pirates pour égayer le tout, car 100 étalages vendant la même chose c'est d'une morosité affligeante.

Les musés

Riga est une ville étonnament riche en monuments, musés. Je dis étonnament car en bon français je pensais que la France était plus intéressante qu'autre part... mais Riga ça vaut vraiment le coup ! Le musé à ne pas rater est celui de l'occupation qui retrace l'histoire de la Lettonie depuis le début du siècle dernier à nos jours. Koulag, occupation soviétique, la seconde guerre mondiale... J'ai eu vraiment froid dans le dos, les Russes ont été bien pire avec ce peuple que ne l'on été les Nazis par exemple. Un musé vraiment passionnant qui fait beaucoup réfléchir.

J'ai été très touché devant un article sur un groupe de résistants universitaire des années 70 qui publiaient des parutions clandestines. Les soviets n'ont pas fait dans le détail et les ont tous envoyés en Sibérie d'où aucun n'en est revenu. Voir les photos de ces étudiants qui ont mon âge en prisonnier décadant m'a vraiment fait un choc. Quel courage ont eu ces jeunes, admirable. Et même si le but n'est pas de faire pleurer dans les chaumières, je voulais leur rendre hommage à eux comme tous les jeunes et victimes de la répression russe.

Riga c'est aussi d'immense statues d'anciens rois ou héros locaux. La statue de la liberté est très connue pour son symbole et pour la garde qui va avec, sorte de folklore local.

Et Riga alors ?

Et bien si l'on me demande comment c'était Riga, je dirais que la bouffe est bonne :) Et avec un peu plus de recul et de respect pour les lettoniens j'ai trouvé que c'était une belle ville qui mérite d'être visitée (pendant 1 ou 2 jours pas plus). Moi petit français, j'ai été marqué par les énormes différences sociales qui caractérisent ces anciens pays soviétiques : la mercedes contre le petit vieux qui danse dans la rue pour trois piecettes... et je ne parle pas de l'arrière pays.